Lajkonik de Cracovie
Une fois par an, le jeudi qui suit la Fête-Dieu, l’envahisseur tatar envahit les rues de Cracovie. Ce défilé multicolore attire des foules de spectateurs qui ne tentent pas de lutter avec lui et n’évitent même pas ses « coups de masse » !
La foule se rassemble dans la cour du Cloître des Prémontrés sur les bords de la Vistule. Tout le monde attend le « Lajkonik » (appelé aussi « Tatarzyn » ou petit cheval de Zwierzyniec). Il s’agit d’un cavalier barbu portant un costume de chef tatar incluant une sorte de robe rouge, richement brodée et élargie figurant le cheval et un chapeau pointu.
Pendant le défilé traditionnel qui mène du quartier Zwierzyniec à la Place du Marché, le Lajkonik distribue des coups de masse dorée, pour « porter bonheur tout au long de l’année à venir ». Il est accompagné d’un orchestre de musiciens qui l’aident à obtenir des « rançons », sous forme de nourriture et d’alcool, lors de ses divers arrêts auprès des commerçants. A son arrivée il est accueilli par le maire qui lui remet un sceptre, et tous les deux portent un toast à la prospérité de Cracovie.
D’où vient cette tradition ?
Cette tradition est inspirée par une légende qui remonte au XIIIe siècle, selon laquelle les bateliers du quartier de Zwierzyniec, chargés de convoyer le bois sur la rivière la Vistule, sauvèrent Cracovie de la destruction et ses habitants de la mort en s’opposant aux agresseurs tatars. Après leur victoire, ils jouèrent un tour aux habitants : déguisés en habits tatars, les visages couverts de suie, ils firent une entrée triomphale dans la ville sur des chevaux pris à l’ennemi. Après la découverte du stratagème, un grand festin fut organisé par les habitants, en signe de reconnaissance pour les bateliers.