« Chaque jour, le terrible dragon battait la campagne environnante, terrorisant les habitants, pillant leurs maisons et dévorant leur bétail. Dans certaines versions de la légende, le dragon appréciait dévorer des jeunes filles vierges, et ne pouvait être apaisé que si on  lui en laissait une en face de sa grotte une fois par mois. Toutes les jeunes filles furent sacrifiées, sauf une, la fille du roi Krakus, Wanda.

Le roi Krakus, gouverneur de la ville, voulait en finir avec ce dragon. Il demanda  aux plus braves chevaliers de son royaume de venir s’affronter à l’animal, mais tous y laissèrent leur vie à cause du souffle de feu sortant de la gueule de la bête.

En désespoir de cause, après avoir retourné le problème dans tous les sens et avoir exclu de marier sa fille au dragon, il eut une idée brillante : il fit placarder dans toute la ville la proposition suivante « Qui tuera le dragon épousera la princesse ! ».

Tous les valeureux prétendants accoururent, d’abord pour voir la princesse, et pour forcer le destin en triomphant du dragon. A tour de rôle ils affrontèrent le monstre sur leur cheval ou à pied, avec une épée, une lance ou un arc. Aucun ne survécut, le dragon restait vivant et bien vivant.

Le roi désespéré s’apprêtait à affronter lui-même le dragon quand arriva un pauvre paysan du coin (apprenti cordonnier) nommé Dratewka, qui lui assura pouvoir relever le défi. Le roi n’ayant rien à perdre laissa faire le jeune garçon.

Alors que le dragon dormait profondément, le paysan déposa devant la grotte un agneau qui, en fait, n’était qu’une peau d’agneau contenant  du soufre et du goudron. Quand le dragon sortit, il dévora rapidement l’animal. Peu de temps après il ressentit  une soif incroyable et tenace ; il se dirigea vers la Vistule et but sans pour autant calmer la douleur de son estomac. Plus il buvait plus son ventre gonflait si bien que sa peau tendue céda et il finit par exploser.

Le petit cordonnier Dratewka épousa donc la fille du roi comme promis. Ils vécurent heureux et la ville retrouva son calme. »