Wanda Traczyk-Stawska

Wanda Traczyk-Stawska est née le 7 mars 1927 à Varsovie. Elle est allée à l’école dans le quartier de Brodno puis dans celui de Mokotów. (Quartier qui sera le lieu d’affrontements lors de l’insurrection en août 1944) C’est dans ce quartier qu’elle rejoint un groupe de scouts où, dit-elle, « elle apprend la débrouillardise » mais aussi la rigueur et la discipline. Expérience importante lors de sa participation à l’Insurrection de Varsovie.

1942, elle s’engage dans la Résistance polonaise

Elle participe à des actions de sabotages contre l’occupant nazi.  En  parlant de la jeunesse de certains soldats de l’AK » (Armia Krajowa l’armée du pays), elle dit : « Byliśmy tylko jej wojskiem, byliśmy jej dziećmi” : Nous n’étions pas seulement son armée, nous étions ses enfants ».

Pendant l’Insurrection de Varsovie, elle est officier de liaison sous le nom de « Pączek » (beignet en français) pour le bureau des éditions militaires et celui de l’information, et de la propagande du quartier général de l’AK.

Lorsqu’elle reçoit une mitraillette, (Błyskawica), elle va combattre sur le terrain avec les insurgés. Le 6 septembre 1944, elle est grièvement blessée et hospitalisée.

Prisonnière de guerre après la reddition des insurgés dans différents stalags Lamsdorf, Zeithain, altenburg puis Oberlangen en Allemagne.

Ce camp est libéré le 12 avril 1945 par les hommes de Stanisław Maczek (commandant de la 1ʳᵉ division blindée polonaise victorieuse, en France aux combats de la Poche de Falaise-Chambois en 1944, puis en Belgique, aux Pays-Bas et enfin en Allemagne).

En 1946, atteinte de tuberculose, Wanda Traczyk-Stawska est soignée en Egypte, dans un hôpital de guerre anglais.

De retour en Pologne, elle termine ses études de psychologue et enseigne, pendant de nombreuses années, dans des écoles spécialisées. Elle soutient la cause des handicapés.

Elle milite aussi pour ne pas oublier ce que fut l’Insurrection de Varsovie. Elle est à l’initiative de la prise en charge du cimetière des Insurgés de Varsovie, de la Journée du Souvenir des Insurgés du peuple civil de Varsovie, et de la construction du monument commémorative.

Elle manifeste en faveur de l’Europe lors des manifestations   pro-union européenne en 2021, elle affirme alors :

« Nous avons toujours été en Europe ! Et personne ne nous en sortira parce que nous sommes nés ici depuis le début. Ce sont nos racines, et nous l’avons dans la phrase “Pour notre liberté et la vôtre !” ».

Elle défend le droit des femmes, s’élève contre les nouvelles lois rendant l’avortement plus difficile :

 « Il est important de ne pas avoir peur de se battre pour les droits des femmes et la liberté féminine. Important de lutter pour la dignité féminine ! ».

 A 95 ans elle est le symbole de la force, du courage, de la révolte mais aussi de la sagesse et de la dignité pour une partie des Polonais.

« Chaque personne a sa propre dignité. Nous nous sommes battus pour cette dignité, nous, la plus jeune génération de soldats polonais » et il convient de bien vivre ensemble : « Ensemble, parce que nous sommes la famille humaine, peu importe la couleur de peau, la richesse ou les opinions ».