27 janvier 1945, l’armée rouge découvre le camp d’extermination d’Auschwitz où quelques 7 500 déportés, sont restés là, trop faibles pour partir, après la fuite des nazis et le départ de ceux qui pouvaient encore marcher… 

Cette journée revêt une solennité exceptionnelle par la présence, pour la dernière fois sans doute, de survivants.

« La mémoire fait mal, la mémoire aide, la mémoire guide, la mémoire alerte, la mémoire permet la prise de conscience, la mémoire nous oblige », a déclaré le directeur du Musée-mémorial d’Auschwitz-Birkenau devant les représentants d’une  cinquantaine de pays, témoignant sa gratitude aux survivants, gardiens de cette mémoire. Sans elle, « vous n’avez pas d’histoire, pas d’expérience, pas de point de comparaison ».

La cérémonie s’est concentrée sur la parole des survivants et de leurs messages.

A Oswiecim, ville polonaise près des camps d’Auschwitz- Birkenau, les habitants perpétuent le souvenir des disparus et de ceux qui les ont aidés. Dans l’ombre du Musée d’Auschwitz, il existe d’autres lieux de transmission de la mémoire, car les habitants ont besoin de raconter, (ou apprendre pour les plus jeunes), ce qu’ils ont vécu pendant la seconde guerre mondiale. Ainsi le café Bergson et la Fondation du Centre juif  la synagogue qui « seront essentiels pour conserver la mémoire de ce qui s’est passé et de ce que des humains peuvent faire à d’autres personnes » (Tomasz Kuncewicz, directeur de la Fondation).

Au Mémorial de la shoah à Paris, Ginette Kolinka, Judith Elkan-Hervé, Yvette Lévy et Esther Senot étaient là pour redire par leurs paroles fortes et claires l’indicible de ce qu’elles ont vécu et demandent à la jeunesse de transmettre la mémoire et « dire la vérité de l’histoire ».

Il existe de nombreux livres écrits après le mutisme des rescapés sortis de l’enfer en 1945.

Laissons la place à celles et ceux qui ont eu et ont encore la force et la volonté de témoigner de ce qu’ils ont vécu : leur enfer mais aussi l’humanité de ceux qui les ont aidés.

Primo Levi, juif italien a été déporté en février 1944 a 24 ans, Profondément marqué, il ne cessera d’écrire sur la shoah

Elie Wiesel est déporté avec sa famille a 15 ans, Dix ans plus tard, il entreprend le récit de sa vie dans le camp et l’effondrement intérieur.

Charlotte Delbo a été arrêtée comme résistante, envoyée à Auschwitz puis à Ravensbrück. Dès 1946 Elle commence l’écriture de son témoignage mais attend 20 ans avant la publication.

Alter Fajnzylberg détenu à Auschwitz-Birkenau d’avril 1942 à janvier 1 945 , Ces écrits, restés longtemps cachés dans une boîte à chaussures, constituent un témoignage important car les membres des sonderkommando étaient éliminés

Il a fallu du temps p à Jorge Semprun pour écrire ce livre dans lequel il décrit avec précision les humiliations, la violence, la mort qui a entouré le déporté à Buchenwald.

Déportée avec sa mère et sa sœur en avril 1944, elle reprend dans ce livre son témoignage sur ce que fut sa déportation.

Dans ce livre cette spécialiste explique le fonctionnement des trois camps d’Auschwitz: Auschwitz, Birkenau et Monowitz. Ce que fut l’assassinat industriel des juifs ici et dans les cinq autres usines de la mort.

L’histoire vraie de Dita Kraus romancée par Antonio Iturbe. Elle a 14 ans lorsqu’elle est déportée à Auschwitz, Elle rencontre un éducateur juif qui lui propose, au risque de sa vie de cacher 8 volumes qui permettront aux enfants de s’évader par la lecture

C’est la vie d’ Alma Rosé arrivée en août 1943 que raconte Ellie Midwood. Roman certes mais pour lequel l’auteure s’est appuyée sur une importante documentation et sur des témoignages directs de personnes ayant cotoyé la violoniste pendant cette période

A 99 ans cette ancienne déportée continue inlassablement à expliquer ce qu’elle a vécu dans le camp d’extermination avec détermination et énergie