Les fouilles archéologiques attestent de l’occupation du site au néolithique. La première mention historique du chroniqueur du roi Bolesław III la range au XIIème siècle parmi les villes les plus anciennes, comme Cracovie ou Wrocław.

Sa situation géographique au carrefour de la Vistule et du San fut propice au commerce, mais aussi à la convoitise des Tatars, d’abord, qui la dévastèrent à plusieurs reprises. Reconstruite sur la colline à la fin du XIIIème, après la deuxième attaque elle se protège par des remparts.

Au XIVème siècle, la ville se développe, la population s’accroit mais les Lithuaniens la brûle. Reconstruite à nouveau, elle continue de prospérer jusqu’au XVIIème.

Notons aussi que « les accords de Sandomierz » en 1570, scellèrent un respect mutuel entre les différentes religions. Ce qui en fit une cité harmonieuse.

 Mais l’âge d’or prit brutalement fin en 1655 quand les Suédois déferlèrent et détruisirent le château et de nombreuses maisons. Le commerce périclita.

Au XVIIIème siècle, au premier partage de la Pologne, la ville fut d’abord rattachée à l’empire autrichien, puis à l’empire russe au deuxième avant de subir de lourds dommages pendant la Première guerre mondiale.

1918, un peu de répit : Sandomierz fut choisie comme capitale de la Région industrielle centrale ce qui devait contribuer à moderniser l’économie. Hélas, septembre 1939, les Allemands s’en emparèrent, la population juive disparut.

Il faudra attendre 1944 et sa libération pour qu’elle retrouve son charme de petite ville provinciale avec peu d’industrie et un patrimoine sorti indemne de ce conflit.


Le Passage « l’œil de l’aiguille » (okno igielne)
Ce passage mystérieux appelé ainsi en raison de sa forme est une partie de l’ancienne porte dominicaine « Dominikańska». Il permettait de s’échapper et de se cacher dans les murs de Sandomierz. Autrefois c’était une voie de communication entre les monastères dominicains.

La Place du Marché (Rynek)
C’est le cœur de la vieille ville. Au centre de cette grande place en pente, bordée de belles maisons colorées de différentes époques, s’élève l’imposant hôtel de ville, le « ratusz » du XIVème et remanié au fil du temps.

Cet édifice de style gothique, carré à l’origine, modifié à la Renaissance par l’ajout au sommet d’un « couronnement », puis d’une tour. Il abrite, au rez-de-chaussée, un petit musée.
Sur la place, on peut voir une statue de la vierge, un puits, mais aussi une ancre avec une chaîne qui se dresse pour atteindre symboliquement le ciel.
« l’ Ancre du ciel ». Objet surprenant et plus ou moins apprécié !


La route touristique souterraine (Podziemna Traca Turysteczna)
Une visite à ne pas manquer. Sous la place du marché, un parcours d’un demi-kilomètre de couloirs et de chambres permet de voir ce qui servait d’entrepôts aux marchands du XIVème au XVIIème. Ils stockaient principalement, le vin, le sel, les harengs et servaient d’abris en cas d’invasions. Utilisés jusqu’à l’invasion suédoise ce lieu oublié a été redécouvert en 1964, par hasard, lors de travaux où un employé a fait   une chute de 6 mètres et s’est retrouvé dans une cave. Après le travail des spécialistes et les aménagements nécessaires ce parcours historique a été ouvert au public.


L’entrée se fait par la cour de la maison à arcades, Olesnicki appelée Krępianka Noclegi, (maison d’Halina Krempianka)

La Maison de Długosz
Ce bâtiment gothique massif, en briques rouges, situé derrière la cathédrale, fut édifié en 1476, sous les ordres de Jan Długosz, auteur célèbre de la première Histoire de la Pologne et chanoine missionnaire. Aujourd’hui, cette bâtisse abrite une collection d’art religieux du XIIIe au XXe siècle, peintures, sculptures, éléments architecturaux…

Le Collegium Gostomianum
L’un des plus ancienslycées de Pologne, érigé au début du XVIIème.  C’était une école secondaire jésuite qui a conservé sa fonction depuis son origine et son architecture particulière.  A l’intérieur, une cage d’escalier de forme elliptique. A voir également, les catacombes jésuites.


La Basilique-Cathédrale de la Nativité de la Bienheureuse Vierge Marie

Cet édifice érigé au XIVème a conservé son extérieur gothique hormis sa façade baroque du XVIIème. Il est le plus grand du diocèse. A l’intérieur, dans le chœur, on a retrouvé de remarquables fresques de style russo-bysantin du XVème, tandis que sur les murs latéraux on peut voir une série de 12 peintures représentant des scènes de tortures, Martyrologium Romanum. L’histoire de la ville y est aussi dépeinte avec le massacre des Tatars en 1259 et la destruction du château en 1656.


L’Eglise Saint-Jacques ( kościoł Śwęta Jakuba)
C’est le monument le plus ancien de la ville. Elevé entre 1226 et 1250 en briques. Si l’église a conservé son portail roman, l’intérieur a été très modernisé.


Le Vignoble Dominicain de Saint-Jacques
La tradition de la viticulture remonte à 1256 avec l’arrivée des Dominicains. A cette époque la production du vin était réservée aux besoins liturgiques mais il semblerait qu’un privilège royal leur aurait permis d’en commercialiser dans toute l’Europe. Ceci dura jusqu’au XVIème avec la destruction des cépages par les hivers froids et par les nombreuses guerres.
Les Dominicains sont revenus en 2001 et en 2012 ils ont décidé de faire revivre la tradition en plantant sur les versants ensoleillés de l’église Saint Jacques, une variété de cépages donnant du vin blanc que l’on peut déguster dans les caves de l’église.


Les Gorges de Loess  

Depuis l’église St Jacqueson accède dans l’une des plus belles gorges « Le ravin de Tan Loess ». Ce parcours particulier de près de 500 mètres entre des parois presque abruptes de 10 à 15 mètres de hauteur permet de voir le système racinaire des arbres : les tilleuls, les érables, les ormes, les acacias et les buissons de sureau.

 Le Château de Sandomierz

Quelques mètres en contrebas de la cathédrale, en direction de la Vistule, le château royal. Bâtiment gothique du XIVème érigé sous le roi Casimir le Grand, a eu un rôle défensif jusqu’à l’invasion des Suédois en 1656. Détruit en partie, il subit des transformations selon les occupants : il devint même une prison sous l’occupation russe. Actuellement il abrite un musée régional avec des expositions permanentes sur Sandomierz, et surtout, la seule exposition de bijoux et œuvres d’art en silex zébré, particularité de la région.

Le silex zébré
Le pays de Sandomierz est le seul lieu où l’on trouve du silex zébré dans le monde, c’est une pierre de couleur gris marbré, pierre caractéristique, connue et extraite depuis le néolithique et plus rare que le diamantSandomierz est la capitale de cette pierre comme Gdansk celle de l’ambre.
C’est Cezary Łutowicz, qui a été le premier à utiliser cette pierre dans la joaillerie en 1972. Ce bijou a été choisi comme le joyau de la diplomatie polonaise.
Sur le mur d’une bijouterie de la ville on peut découvrir cette pierre, avec le présage «   Si vous la touchez, vous deviendrez optimiste », d’où le nom de « pierre de l’optimisme ».
 On peut aussi admirer un spécimen de 80 kg près de la place du marché, la circonférence de l’anneau est de 100 cm !