Coutumes du Nouvel An dans la tradition polonaise
Jusqu’à la seconde moitié du XIXème siècle, dans la Pologne partagée entre l’Autriche et la Prusse, il n’y avait pas de bals somptueux pour le réveillon du Nouvel An, pas de soirées dansantes, ni même de toasts, qui sont les coutumes actuelles. La tradition a été lancée par la Noblesse qui organisait des fêtes fabuleuses au cours desquelles on portait des toasts et on chassait la vieille année à coup de fouet.
Dans le passé, le passage à la nouvelle année se manifestait dans les villes, comme à Varsovie, par une salve de canon, ou à Cracovie, par la sonnerie de la cloche de Sigismond au château du Wawel.
Plus tard, au XXème siècle la tradition de la fête du Nouvel An s’est répandue, impliquant toutes les classes sociales. Le passage à la nouvelle année se faisait avec beaucoup de bruits avec des bals dans les lieux publics.
Les fêtes à domicile sont devenues populaires à l’époque communiste, avec des mets particuliers comme les petits pois avec choux et saucisses, le pain traditionnel et les gâteaux faits maison.
Un peu d’histoire
Le premier jour de l’année a été fixé par le calendrier grégorien en 1582, mais il est devenu le Nouvel An sur le calendrier qu’en 1630 en Pologne.
Dans la tradition populaire, on échangeait des vœux de prospérité, de santé, de bonheur, en disant « Que Dieu te touche ». Au XIXème siècle, les populations se déplaçant, la coutume a été complétée par l’envoi de cartes.
Les coutumes et les croyances
Le premier janvier, on célèbre l’Octave de Noël (une semaine après Noël). Fête religieuse avec messes solennelles, mais avec aussi des pratiques qui tiennent des traditions et des superstitions. En voici quelques-unes.
La journée devait se passer dans l’harmonie, la bonne humeur avec une table bien garnie afin que l’année soit prospère et agréable. Il fallait que ce soit un homme qui entrât le premier dans la maison sinon c’était signe de querelles pour toute l’année.
Une autre coutume concernait le nettoyage de la maison. Pas question d’avoir une maison propre car, avec la saleté vous pouvez balayer le bonheur et le succès.
Rembourser ses dettes et rendre ce que l’on avait emprunté était nécessaire pour commencer l’année avec une feuille blanche.
On pouvait aussi se débarrasser de ses souvenirs désagréables en les écrivant sur une feuille que l’on brûlait ensuite.
Dans la région de Podhale, les poches devaient être pleines de petites pièces que l’on jetait dans un bol d’eau froide avant de se laver, pour préserver sa beauté et sa santé.
Dans la région de Cracovie, on croyait que quiconque voyait un poulain ce jour-là, serait en bonne santé, mais si c’était une oie, il faudra faire face à de nombreuses maladies.
Une coutume existait à Varsovie au XIXème. Des charretiers-livreurs, en costumes de fête, allaient d’auberge en auberge, s’arrêtaient devant la porte, frappaient bruyamment leurs fouets sur le trottoir en exigeant une prime pour leur travail de l’année tout en souhaitant le meilleur à tous.
En Poméranie, tard dans la soirée, les arbres fruitiers étaient attachés avec de la paille, on y plantait des croix en pâte pour avoir une bonne récolte.
Une superstition bien connue consiste à garder des écailles de la carpe du réveillon de Noël dans son portefeuille. Ce porte bonheur assure le succès et la prospérité pour toute l’année.
Pour les jeunes filles, c’était l’occasion de se vêtir d’un vêtement nouveau et soigner son apparence, pour s’assurer de nouvelles conquêtes. Pour les jeunes mariés, assurer leur amour.
Le gâteau, élément indispensable du Nouvel An
Les gâteaux sont indispensables sur la table du réveillon. Les ménagères rivalisent en confectionnant diverses pâtisseries. Ce sont surtout des petits pains sucrés, de forme ovale à Cracovie et à Rzeszow, des « szczodraki », ou en forme d’animaux. Ce sont les enfants de la maison qui les offrent aux invités ou aux visiteurs qui viennent présenter leurs vœux.
Le dîner festif comprenait des plats avec des pois secs, des choux et des saucisses, et de la bière. On pose aussi sur la table une miche de pain frais non ouverte pour protéger la famille de la pauvreté et de la faim.