Emilia est née le 13 novembre 1806 à Vilnius, en Lituanie, au sein de l’illustre et vieille famille des comtes Plater venue au XIIIème siècle de Westphalie en Livonie polonaise. En ce début de XIXème la Lituanie était sous domination russe mais rêvait d’être réunie à la Pologne, comme au temps des Deux Républiques.

En 1815, après le divorce de ses parents, Emilia part vivre avec sa mère dans  le domaine d’une parente éloignée en Lettonie actuelle. Eduquée dans un esprit patriotique et religieux, avec ses deux cousins Louis et Casimir, elle lit beaucoup, se passionne pour l’histoire, particulièrement celle de la Pologne, et de ses héros comme Kosciuszko qui a lutté pour l’indépendance de la Pologne en 1794. Elle voue un culte fervent à Jeanne d’Arc, admire Laskarina Bouboulina, héroïne de la guerre d’indépendance grecque et toutes les figures féminines qui nourrissent ses projets de reconquête.

Plutôt que de mener la vie qui sied à une jeune fille de son rang, Emilia ne rêve que d’une chose, participer à la libération de la Pologne. Quand elle n’étudie pas, elle monte à cheval, manie les armes, et renforce sa condition physique.

En 1823, un de ses cousins de 13 ans écrit au tableau : « Vive la constitution du 3 mai ! ». C’était le jour anniversaire de la célèbre constitution de 1791. Il est alors enrôlé de force dans l’armée russe. Ce fut sans doute un premier déclic.

Puis en 1829, elle voyage avec sa mère dans le royaume de Pologne de l’époque. C’est un véritable pèlerinage dans sa patrie : Cracovie et sa campagne, jadis splendide, gaie et aujourd’hui morne et dégradée, puis Varsovie où ses jeunes guerriers étaient soumis  à la voix de l’oppresseur. Le portrait d’une religieuse représentée un sabre à la main, tableau qu’elle découvre lors d’une visite au château de Pieskowa Skala, restera gravé dans sa mémoire. Ce voyage sera le second déclic.

Après le décès de sa mère, en 1830, Emilia décide de s’engager pour combattre l’envahisseur russe. Elle se rend à Vilnius où se répand la nouvelle de l’insurrection. Elle coupe ses cheveux, revêt un costume d’homme, s’arme d’un sabre et de deux pistolets et lève une petite armée de 280 chasseurs munis de leurs fusils, de quelques centaines d’hommes armés de faux et d’une soixantaine de cavaliers. Hélas, elle subit une défaite mais, avec le reste de sa troupe elle rejoint le général Chłapowski qui, appréciant son patriotisme, sa combattivité, sa ténacité lui confie le commandement d’un bataillon avec le grade de capitaine. Hélas, les Russes, victorieux à Vilnius, reprennent l’offensive et le général Chłapowski rend les armes. Emilia, elle, n’admet pas la défaite et gagne Varsovie où la lutte continue. Après des jours d’errance, épuisée, elle tombe entourée de ses fidèles. Accueillie par un sympathisant, elle meurt le 23 décembre 1831 à Vainežeris. Elle est inhumée dans un petit village sans faste ni honneurs.

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