Il fait nuit, la première étoile est apparue, la table de fête est dressée, les convives sont arrivés. Chacun rejoint la table et se place debout. Au milieu de la table une assiette décorée pleine de ces sortes de petites galettes blanches, les oplatki. L’instant est solennel.

Le père de famille, ou le plus âgé, prend le premier oplatek , le tend à sa voisine qui en casse un morceau en s’échangeant des vœux de santé, de bonheur,  de succès: « Życzę zdrowia, szczęścia, sukcesów na cały rok » pour toute l’année.

Et c’est au tour de chacun d’échanger un morceau d’oplatek avec tous les invités en adaptant les formules aux personnes à qui l’on s’adresse.


Ensuite il est temps de passer à table.

Si le partage du pain remonte au début du christianisme, au Moyen Age, l’oplatek était fabriqué par les monastères et ressemblait à l’hostie, mais c’est au XVIIème siècle qu’il devient traditionnel au sein de la Szlachta, la noblesse polonaise, avant de s’étendre dans toute le République des deux nations (Pologne-Lituanie).
Au XIXème, du fait du partage de la Pologne il prend un caractère plus patriotique et religieux à la fois, avec des vœux d’indépendance et d’espoir.

Ce sont de petites plaquettes blanches confectionnées à partir de pain azyme, pâte faite de farine blanche et d’eau sans levure ni sel. La consistance et le goût rappellent l’hostie, ils sont bénis par le prêtre  mais non  consacrés.
Les opłatki  sont cuits dans des moules spéciaux, décorés de scènes religieuses ou de décors floraux.

Aujourd’hui, les Polonais achètent les oplatki dans des magasins ; il reste encore quelques usines mais ce sont généralement les religieuses qui les fabriquent et ils sont vendus dans des boutiques d’articles religieux.